3.5.12

Une envie de créer de petits chapeaux ...




Modèle Lili Powder en feutre découpé création Estelle Yomeda
Modèle Sweet Rain en feutre découpé création Estelle Yomeda

10.1.12

Phlippe Model : la couleur gourmandise ...









Créateur aux talents multiples, à la fois styliste, connu dans le monde entier pour ces merveilleux chapeaux et sa collection de divins souliers, décorateur, scénographe, auteur de livres de décoration et grand magicien de la couleur, Philippe Model met de la poésie dans tout ce qu’il aborde. C’est par une belle matinée d’hiver ensoleillée  qu’il nous livre un dans son féérique hôtel particulier parisien un entretien sur sa vision de la couleur.

D.C : Philippe Model, vous me dites que votre passion de la couleur est naturel, inné, que c’est une « présence qui vous accompagne toujours », la sensibilité à la couleur, est-ce toujours un don inné ou une sensibilité qui se développe ou encore s’apprend ? Et comment se développe-t-elle ?

P.M : Je pense que tout le monde la possède, mais que telle la pratique musicale, elle se travaille comme des gammes, elle se nourrit et se développe en se laissant aller, en étant curieux de tout ce que l’on regarde.

D.C : La couleur, est-ce un luxe ?

P.M : Si c’est un luxe, il est abordable. Et c’est un enchantement que chacun peut s’approprier. C’est une aide un cadeau donné par la vie pour la rendre plus belle. Il faut savoir en profiter.

D.C : Mais la couleur est-elle un langage partagé par tous ?

P.M : Non, c’est comme une langue étrangère. On ne comprend pas forcément les mêmes choses. C’est amusant de voir comme par exemple Framboise évoque des teintes totalement différentes pour chacun d’entre nous, allant du rose au fuchsia en passant par le rouge alors qu’à priori sur l’étalage du maraîcher une framboise a toujours a peu de chose près la même couleur !

D.C : La couleur fait-elle peur ?

P.M : Elle peut effrayer les personnes qui manquent de confiance en elles et qui sont réticentes à dévoiler leur personnalité. Car la couleur exprime et expose beaucoup de choses très personnelles. Elles peuvent être presque impudiques.
D’un point de vue théâtrale, certaines couleurs expriment la peur, car dans l’imaginaire populaire, par superstition ou par empirisme, elles évoquent la terreur. Le noir, le rouge, le violet renvoient à la mort, la guerre, le sang, la folie. Ce sont des couleurs que l’on utilise de manière dramatique.





D.C : Y a-t-il une palette française ?

P.M : Oui. Elle s’accorde sur la couleur de Paris. Elle ne s’exporte pas mais peut s’inspirer d’autres cultures qu’elle retraduit à travers son prisme. Lorsque Yves Saint Laurent nous parle de l’Orient à travers une collection c’est toujours la vision et la réinterprétation d’un artiste vivant à Paris.


D.C : Ou trouvez-vous votre inspiration ?

P.M : Mes voyages imaginaires sont ma principale source d’inspiration ainsi que les couleurs de la nature, ce qui est énorme en soit car elle est d’une sophistication infinie. Comme la couleur est partout il me suffit de m’inspirer furtivement de souvenirs d’images colorées rangées dans ma tête : lumières dans la nuit, fleurs, fruits, plantes poissons, vieilles publicités, désert, roche, insectes, œuvres d’art, voyages en tout lieux et toutes époques, dessins textiles, vitraux, ect. Tout est prétexte à de nouvelles expériences colorées.


D.C : Qu’est-ce qui fait vibrer une palette ?

P.M : Comme en musique, les dissonances. Par exemple une note de couleur acide sur une petite surface et des coloris profonds sur de grandes surfaces.
C’est la vibration que l’on retrouve dans le bon manger, tel un condiment, une note en bouche.


D.C : Votre palette préférée ?

P.M : Oh, il y en tant ! Elles sont dépendantes de l’humeur du jour. Dans les tonalités chaudes, j’aime beaucoup les marrons, les briques et les orangés.
La particularité des couleurs que je travaille est qu’elles ont toutes comme un supplément d’âme. Les verts sont toujours végétaux ou mentholés, les jaunes hivernaux aux reflets de vin cuit. Les bleus lavandés ou grisés. Les rouges auront toujours une imperceptible touche de gris…

D.C : Une couleur gourmande ?

P.M : Pour moi, elle est chaude. Jaune comme une volaille dorée, marron comme le chocolat et certaines couleurs de fruits. Elle est en contraste avec les gris. Mais pourquoi pas aussi une couleur de champignon, grise mais gourmande tout de même.

D.C : Une couleur sensuelle ?

P.M : La couleur de la peau, le rose,  le blanc rosé et les teintes de rouge à lèvres. Et aussi certaines couleurs vives évoquant les vacances qui peuvent être très sexy, comme une tache de rose vif sur un jaune soleil…

D.C : La couleur de Paris ?

P.M : Bleu et gris c’est la couleur des toits de zinc et des nuages qui revêtent une teinte très particulière à Paris. Pour le fabricant de peinture «  Ressource » j’ai conçu une gamme de couleurs «  Paris rive gauche  »  et  «  Paris rive droite », je l’ai imaginé comme les déambulations d’un promeneur dans la capitale. C’est une gamme très élégante, chaque gamme est pour moi l’occasion de raconter une histoire, un poème.

D.C : Votre couleur du jour ?

P.M : Impossible d’en choisir une seule ! Je dirais :
          bleu nuage       
          vert émeraude
          rouge rubis
          jaune moutarde doré
          marron chocolat
          violet de velours cardinal


D.C : Merci Monsieur Model pour ce si joli entretien ! Nous vous rendons à vos aventures colorées.

















14.11.11

Alina Szapocznikow : le rêve rendu tangible.

Mon séjour à Bruxelles fût court mais riche de découvertes ! Et la plus belle fût la grande exposition monographique d' Alina Szapocznikow ( 1926-1972 ) qui se tient  au très impressionnant centre d'arts contemporains Wiels jusqu'au 8 janvier 2012. Le travail de cette artiste visionnaire, méconnue est d'une grande force et d'une sensualité époustouflante. J'ai particulièrement aimé l'univers fantasmagorique qui émane de ses sculptures lumineuses en résine, et le travail de démantèlement corporel, où l'artiste utilise des moulages de ses propres lèvres et de ses seins. Le rêve rendu tangible, entre surréalisme, nouveau-réalisme et pop art.